Au milieu des maisons à colombages du centre historique de Schiltigheim, certains habitants essayent de faire vivre le quartier. Les plus anciens se souviennent avec nostalgie de la bonne ambiance d’antan.
La sonnerie de 16h retentit, les parents viennent chercher leurs enfants à l’école maternelle du parc du Château, à Schiltigheim. C’est ici, au début des années 2010, qu’Aurélie Lescoute et Steve Letho Duclos, accompagnés d’autres jeunes parents, décident de lancer un collectif.
Aujourd’hui conseillère municipale déléguée à la démocratie participative, Aurélie Lescoute se souvient : “On a connu plein de gens comme ça et on s’est dit que ça faciliterait les rencontres. Mais pour ceux qui n’ont pas d’enfants, on a eu l’idée du café associatif.”
Du compost pour mobiliser le quartier
Créée en 2013, l’Association des habitants du quartier Centre de Schiltigheim veut encourager les échanges et la vie locale. En plus d’organiser un café associatif mensuel à la Maison des sociétés, qui réunit en moyenne une cinquantaine de personnes, le groupe a lancé un compost collectif dans le parc du Château. Une initiative permettant à plusieurs dizaines de foyers de valoriser leurs déchets organiques. “Il y a pas mal de nouveaux habitants qui entendent parler de nous par le compost”, assure Steve Letho Duclos, président de l’association. Cette dernière compte environ 220 adhérents et une dizaine de membres actifs.
Alfred Lehmann habite au Foyer Soleil, une résidence accueillant des personnes retraitées valides et autonomes. © Pierre Frasiak
Alfred Lehmann, habitant de 67 ans né rue d’Adelshoffen et bon connaisseur du Vieux Schilick, regrette les fêtes d’antan. “On allait dans la rue pendant six jours. On avait l’orchestre Fischer qui jouait de la musique folk. Nous, on était derrière avec cinq qui sautaient à droite, cinq qui sautaient à gauche et ainsi de suite”, raconte-t-il avec nostalgie.
Rendez-vous au bistrot
À quelques mètres du vacarme de la route de Bischwiller, Alfred Lehmann apprécie déambuler tranquillement entre les maisons à colombages et se rendre à la Couronne, un bistrot traditionnel à l’intersection des rues Principale et d’Adelshoffen où il a ses habitudes. Le retraité se rappelle aussi l’ambiance fraternelle de l’ancienne ville ouvrière : “Le matin avant d’aller au travail et après, j’allais prendre une bière. Maintenant, ça ne se fait plus.”
Aurélie Lescoute habite depuis vingt ans à Schiltigheim où elle est très investie. © Pierre Frasiak
© Pierre Frasiak et Quentin Gilles
La convivialité, c’est ce qu’aspirent à recréer depuis 2017 les Halles du Scilt en réunissant café, marché, salle d’exposition et événements festifs. Habitant rue des Barrages depuis un an avec sa famille, Mathis, 17 ans, préfère Strasbourg : “Aux Halles, j’y vais surtout avec mes parents, pas du tout avec mes potes. Ma mère aime bien y aller, par contre, moi, c’est pas mon délire.”
Pierre Frasiak et Quentin Gilles