28 décembre 2008
L’eurodéputé britannique Andrew Duff (ADLE) propose de dessaisir les partis nationaux de leur monopole absolu du choix des candidats. Principale mesure de son rapport sur la réforme électorale, en cours d’examen par la commission des affaires constitutionnelles : l’élection de 27 députés (un par Etat) choisis sur des listes transnationales, en plus des 751 députés élus sur les listes nationales ou régionales. L’établissement d’une liste paneuropéenne demanderait aux partis nationaux de se concerter dans le cadre des europartis pour désigner les candidats. L’électeur pourrait modifier leur ordre sur la liste.
Pour Andrew Duff, l’objectif de cette réforme est de « créer une conscience politique européenne et développer les partis politiques européens ». Le Parlement souhaite adopter cette mesure avant la fin de la législature, mais elle doit obtenir l’unanimité au Conseil des ministres. Or par le passé, celui-ci a bloqué deux initiatives similaires.
Par ailleurs, la modification du nombre de députés demande une révision du traité de Lisbonne. Le rapport nécessite donc l’approbation du Conseil européen, où siègent les dirigeants des partis nationaux qui ne voient pas forcément d’un bon oeil ce coup de canif dans leurs prérogatives. Une telle réforme électorale risque de prendre du temps. L’objectif des élections de 2014 que se fixe Andrew Duff pour l’entrée en vigueur de sa proposition sera difficile à tenir.
Antoine Husser