11 mai 2023
« Federazione europea ! », le slogan résonne dans les mégaphones. « Passons des paroles aux actes ! », le slogan se lit sur les banderoles. Une quarantaine de membres du Mouvement des fédéralistes européens, majoritairement des Italiens, se sont regroupés le mardi 9 mai devant le Parlement européen. À l’occasion de la journée de l’Europe, ils se sont mobilisés pour réformer les traités et les institutions de l’Union européenne.
Parmi eux, Luisa Trumellini, vice-présidente du Mouvement des fédéralistes. Drapeau vert et blanc en main, cette Italienne engagée depuis les années 80 veut croire en la démocratie européenne. Elle se réfère aux engagements pris lors de la Conférence sur l’avenir de l’Europe (CoFoE). Cette consultation, qui a rassemblé 800 citoyens, a débouché sur des mesures qui nécessitent une révision des traités européens.
« Les ministres et les gouvernements nationaux tentent de bloquer et de décourager l'idée d'engager une réforme de l'Union européenne », explique Luisa Trumellini. De ce fait, le Mouvement des fédéralistes européens a mis en place une pétition dans le but de « rappeler au Parlement qu’il a pris des engagements envers ses citoyens européens ». Celui-ci, avec le soutien de la Commission, s’est engagé à y réfléchir.
L’eurodéputé Vert français François Alfonsi tire la sonnette d’alarme sur la situation du bassin méditerranéen. Dans le rapport qu’il a présenté au Parlement européen ce mardi, beaucoup de chiffres inquiètent : déversement de 200.000 tonnes d’hydrocarbures et de 730 tonnes de déchets, augmentation de 20% de la température de l’eau, réduction du nombre de mammifères marins de 41 %... « Si l’Europe reste plus longtemps passive, la situation continuera de se dégrader » déclare François Alfonsi, en soulignant la responsabilité de l’Union européenne dans la gestion de la Méditerranée.
Parmi les conséquences directes en cas d’inaction, il énonce des risques d’insécurité alimentaire et de déplacement climatique pour les 250 millions d'habitants qui vivent et dépendent du pourtour méditerranéen. Afin de remédier à ces problèmes, son rapport propose une meilleure cohésion des politiques et autorités locales méditerranéennes. Approuvé par les députés européens à une grande majorité, il sera donc étudié par la Commission européenne à Bruxelles, ce qui donnera lieu à une loi, ou non.
Le Parlement européen a voté en session parlementaire un paquet d’aides exceptionnelles de 160 millions d’euros pour l’exportation de céréales ukrainiennes. Avant l’invasion russe, l’Ukraine exportait des millions de tonnes de blé, maïs, colza et tournesol.
Depuis le début de la guerre, les voies de transit ont été rapidement bloquées par les forces russes, sur terre comme sur mer. Conséquences : les pays d’Europe de l’Est (Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Pologne et Slovaquie) ont dû stocker les céréales ukrainiennes sur leurs territoires, chamboulant leurs marchés intérieurs. Leurs agriculteurs, rapidement appauvris, demandent depuis des aides de soutien rapide.
Avec ce vote, le Parlement européen va dans leur sens. D’un côté, 56,3 millions d’euros sont alloués aux gouvernements slovaque, hongrois, blugare, polonais et roumain pour stabiliser leurs marchés céréaliers perturbés. De l’autre, l’Europe souhaite verser 100 millions d’euros d’aides à leurs agriculteurs.
Des solutions à court terme qui ne convainquent pas beaucoup d’eurodéputés. Ils requierent des solutions sur le long terme à ces problèmes de transit et de stockage des céréales ukrainiennes. Le libéral de Renew, Dacian Cidos, souligne que « la Commission européenne doit avoir une organisation spéciale [pour] assurer la sécurité alimentaire de l’Europe et aider l’Ukraine en continuant de commercer avec. » Ces aides devraient être versées aux concernés d’ici la mi-juin, sur douze mois.
Le Brexit a refait son apparition au Parlement européen le mardi 9 mai. L’enjeu : mettre en œuvre l'accord commercial conclu le 27 février sur les échanges commerciaux et les contrôles douaniers entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne.
Les eurodéputés ont donc adopté trois propositions législatives. Elles concernent la fin des taxes sur certains produits sidérurgiques et la simplification de l’importation de certaines marchandises agricoles (de végétaux destinés à la plantation, de plants de pommes de terre, de machines agricoles etc…). Les médicaments qui ne sont pas autorisés par l’Union européenne, mais qui le sont par le Royaume-Uni, pourront dorénavant l’être en Irlande du Nord.
Pour l'adoption définitive, il faudra encore attendre l'accord du Conseil européen.
«Nous déplorons avec force les pertes de vies et les violations du droit international ». C'est avec ces mots que le vice-président de la Commission européenne, Olivier Varhelyi, ouvre le débat dans l'hémicycle sur les combats qui font rage au Soudan. Depuis le 15 avril, les autorités soudanaises dénombrent 750 morts et 5000 blessés. Le vice-président de l'exécutif européen s'est également félicité de « la coordination sans faille des pays membres » dans l’évacuation des ressortissants européens présents dans le pays.
Les eurodéputés ont rappelé, d’une voix unanime, l'importance d’envoyer de l’aide humanitaire pour plus de 20 millions de Soudanais aujourd’hui concernés. Avant même le début du conflit opposant l’armée régulière et les paramilitaires, 16 millions de Soudanais dépendaient déjà de l’aide humanitaire pour satisfaire leurs besoins vitaux.
Les eurodéputés appellent également à la construction d’un régime démocratique pour endiguer la crise politique actuelle. Željana Zovko défend au nom du groupe du PPE (droite) la nécessité d’un travail conjoint « de la communauté internationale pour trouver une solution durable et soutenir la transition du Soudan vers une démocratie”. Une position également partagée par le groupe S&D (socialiste).
Le Parlement européen s’est penché sur le programme subventionnant plus de fruits, de légumes et de produits laitiers dans les cantines des écoles. Les eurodéputés ont approuvé l’augmentation de son budget.
Depuis 2019, ce programme est testé à travers l’Union européenne auprès de 19 millions d’enfants (soit un quart des enfants de l’UE) principalement d’Allemagne, de Suède, de Roumanie et de Pologne. Le but : faire consommer aux jeunes des aliments sains et de meilleure qualité. La priorité a été donnée aux produits locaux, de saison et issus de l’agriculture biologique.
Malheureusement, la lourdeur des démarches administratives pour toucher ces subventions est dissuasive pour les écoles. « Pour avoir un kilo de légumes il faut faire un kilo de paperasse » regrette l’eurodéputée Carmen Avram du parti social-démocrate devant l’hémicycle.
Malgré 1,6 milliard d’euros prévu par l’UE, le budget n’a pas été suffisant pour répondre aux demandes de toutes les écoles. Conclusion : pour toucher un maximum d’enfants et les sensibiliser au bien manger, il faut plus de moyens et moins d’administratif.
Les membres du Mouvement des fédéralistes européens manifestent pour la réforme des institutions européennes © France-Marie Nott-Mas