Athènes a accepté samedi dernier, de recapitaliser ses banques sans les nationaliser. Dans un deuxième temps, l'Etat grec revendra ses parts au plus offrant.
Des manifestants opposés au programme d'austérité affrontent la police à Athènes. Photo: CC PIAZZA Del POPOLO
Les investisseurs intéressés dans les valeurs bancaires peuvent se frotter les mains. Ce week-end, Athènes a accepté de recapitaliser ses banques sans les nationaliser. Le tour de passe-passe consiste à réinjecter de l'argent par l'achat d'actions sans pouvoir d'intervenir dans la gestion. Selon l'autorité bancaire européenne, les besoins de recapitalisation des banques grecques s'élèvent à 30 milliards d'euros.
Des caisses exsangues
Cette opération devrait permettre de renflouer les banques hellènes, fragilisées par la récession en Grèce (-5,5% du PIB en 2011), les retraits massifs d'argent liquide et la fuite des dépôts bancaires vers l'étranger. Autre menace pour les banques du pays, l'effacement de 70% de la dette grecque détenu par le secteur privé. La pression est d'autant plus forte que sans l'application de cette décote encore en négociation, l'Union européenne refuse le versement d'une nouvelle tranche d'aide de 130 milliards d'euros.
Or, les plus gros détenteurs de ces titres sont les banques hellènes. Les six plus gros établissements bancaires du pays détiennent à eux seuls près de 48 milliards d'euros de dette grecque. La National bank of Greece, première banque du pays, possède deux fois plus de dette nationale que de fonds propres. Sans soutien public, une telle décote mettrait le système bancaire du pays en péril.
Braderie bancaire
Une fois la situation des banques assainie, l'Etat procédera aux privatisations. Pour renflouer ses caisses, la Grèce s'est engagée à vendre ses biens pour un montant de 9,3 milliards d'euros cette année et 50 milliards d'ici 2015. Au premier rang de ce programme, la vente des parts de l'Etat dans les banques nationales. Athènes a d'ores et déjà annoncé sa volonté de se défaire de la Hellenic postbank, de l'Agricultural bank of Greece et de l'Emporiki bank. Par le biais de fonds de retraite publics, l'Etat détient également 12% de la National bank of Greece.
Parmi les potentiels acheteurs, les investisseurs des pays émergents. En septembre dernier, le Qatar a injecté 500 millions d'euros dans le secteur bancaire grec. Selon le Figaro, Bank of Beijing serait intéressée par deux banques grecques.
Guillaume Clere