La reprise des négociations entre les partis de la coalition au pouvoir en Grèce vient d'être reportée à mardi. Les mesures de rigueurs, condition du nouveau plan d'aide européen, auraient pourtant dues être décidées dimanche dernier.
Les délais arrivent à échéance, la rue gronde, l'Union européenne presse. Des conditions difficiles pour le gouvernement grec, qui doit se mettre d'accord sur un nouveau plan de rigueur. Les négociations durent depuis trois semaines. Agacés, l'Union Européenne et le couple franco-allemand pressent la coalition de trouver un accord. "Je ne comprends pas très bien l'intérêt qu'il y aurait à laisser passer encore du temps. Le temps presse", a affirmé Angela Merkel lundi. De son côté, la Commission européenne a estimé lundi que les délais étaient déjà dépassés. "On avait espéré que les décisions nécessaires auraient été prises au plus tard ce week-end", a déclaré un porte-parole.
Lukas Papademos, le Premier ministre grec, le 14 janvier 2012. (Πρωθυπουργός της Ελλάδας/Flickr)
Baisse du salaire minimum
Pourquoi cette pression des dirigeants européens? Car cet accord est indispensable pour éviter une faillite. Sans lui, la Troïka (FMI, UE et BCE) n'accordera pas de nouveau prêt de 130 milliards d'euros. Pas d'effacement des 100 milliards de dette souveraine par les créanciers privés non plus. Du coup, la Grèce ne pourrait pas rembourser les 14,5 milliards d'euros d'obligations qui arrivent à échéance le 20 mars.
Mais les négociations buttent sur le trop grand nombre de tensions au sein de la coalition. Certes, des consensus ont été dégagés. Les trois partis au pouvoir ont réussi à se mettre d'accord sur une baisse des dépenses publiques de 1,5 point du PIB, sur des réformes pour baisser les coûts du travail et des mesures de recapitalisation des banques. Mais il reste des points de désaccord, comme la baisse de 20% du salaire minimum, actuellement à 750 euros.
La coalition, déjà malmenée par l'UE, subi aussi les feux nourris des syndicats. Ils ont annoncé une grève générale mardi contre les nouvelles mesures d'austérités.
Clément Le Bris.