Par : Louise Claereboudt
Sur Instagram, des centaines d’hommes et de femmes aux milliers d’abonnés exposent leur vie quotidienne, en apparence parfaite, pour en tirer profit. Ancienne miss Prestige Alsace, Léa Marie Grotzinger (39 000 abonnés), alias mysweetcactus, est blogueuse et influenceuse à plein temps depuis six mois. A 26 ans, le strasbourgeois Maurice Style (29 000 abonnés) cumule les casquettes d’influenceur et de chargé d’influence marketing. Dans l’univers parfois impitoyable des réseaux sociaux, ces nouveaux travailleurs ont décidé de tout miser sur leur image.
Pour aller plus loin :
Encore parfois méconnu, le secteur de l’influence marketing, dans lequel gravitent des sommes astronomiques, ne cesse d’étendre son pouvoir. Rien que pour Instagram, l’agence Médiakix a d’ailleurs évalué le secteur de l’influence à un milliard de dollars.
Alors que la jeune génération délaisse petit à petit la télévision, elle se tourne davantage vers les réseaux sociaux en quête de bons plans, d’inspirations, ou encore de divertissement. Au lieu de tout miser sur des agences de publicité traditionnelles, les marques se tournent donc de plus en plus vers des leaders d’opinion - les influenceurs - pour faire la promotion de leurs produits.
Outre les mannequins ou stars de téléréalité, de nombreuses personnes lambdas se sont lancées dans le business de l’influence marketing. A l’image de Léa-Marie Grotzinger, alias mysweetcactus, 23 ans. Alors qu’elle était étudiante, cette strasbourgeoise a crée son blog de bons plans et son compte Instagram. Depuis quelques mois, elle vit de cette activité-passion.
Pourtant, comme de nombreux débutants, se faire respecter par les marques n’a pas été chose aisée. “C’est vrai que beaucoup de marques pensent qu’on fait cette activité uniquement par passion et donc qu’on ne doit pas être payé”, remarque l’influenceuse, parfois lassée par le manque de reconnaissance. Cette dernière souligne aussi toute la face cachée du métier et les heures passées à travailler et à fidéliser une communauté, sans que tout cela ne soit pris en compte dans la rémunération.
Avec 39 000 abonnés, Léa-Marie Grotzinger touche environ 400 euros pour un post sur Instagram, “mais les marques sont rarement prêtes à mettre ce prix”, déplore la jeune femme, diplômée de Sciences Po.
Pour cette influenceuse ambitieuse, chaque jour est une bataille à mener pour faire valoir ses droits. “Un jour, Starbucks m’a proposé six euros de consommation pour une photo Instagram, se souvient mysweetcactus. C’est une question de principe je refuserai toujours. C’est indécent, quand on voit le prix que Starbucks injecte dans la publicité à la télévision.”
Loin d’être tous dotés de millions d’abonnés, les influenceurs connaissent eux aussi la précarité. “En janvier, tu vas gagner trois fois rien et tu dois composer avec le salaire de décembre”, explique Léa-Marie Grotzinger.