13 mars 2012
Le président de l'Assemblée générale de l'ONU s'est exprimé lundi devant les députés de la commission des affaires étrangères. Il n'a pu cacher sa frustration devant l'incapacité de l'institution à régler la crise syrienne.
Pour la première visite au Parlement européen d'un président de l'Assemblée générale de l'ONU, Nassir Abdulaziz al-Nasser a confié son désarroi face à l'impuissance des Nations unies dans le réglement du dossier. "C'est énervant, c'est frustrant mais on ne peut rien faire car il n'y a pas de consensus au sein du Conseil de sécurité", a expliqué le Qatarien, à la tête de l'Assemblée générale depuis juin 2011.
"Besoin urgent de réforme"
Depuis le début des affrontements, la Chine et la Russie, membres permanents du Conseil de Sécurité, opposent un véto systématique à l'adoption d'une résolution contraignante. Impossible alors de freiner le massacre. Face à la paralysie du Conseil de sécurité, le 66e président de l'Assemblée générale de l'ONU a estimé nécessaire la refonte de l'organe exécutif. "Il y a un besoin urgent de réforme, ce que nous voyons aujourd'hui date de plus de 60 ans, a-t-il affirmé, ajoutant que le monde a besoin d'un Conseil de sécurité efficace."
Problème: le diplomate n'a pu annoncer autre chose que la tenue d'un "conclave." L'Assemblée générale est, à son grand regret, "dépendante du bon vouloir" des membres permanents du Conseil de sécurité - Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie.
"Besoin de votre soutien"
Al-Nasser ne peut donc que s'émouvoir des "traitements épouvantables" subis par les opposants, rappelant que plus de 8 000 personnes ont trouvé la mort depuis le début de la répression menée par le régime de Bachar al-Assad. L'impuissance prédomine également à propos de la reconnaissance de l'Etat palestinien, toujours à l'ordre du jour du Conseil de sécurité.
La demande de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, est intervenue, selon le diplomate, dans un "contexte difficile". Celui, notamment, des élections américaines de novembre. Le statu quo risque donc de perdurer, mettant encore une fois à mal l'efficacité de l'ONU. Devant ces impasses, Nassir Abdulaziz al-Nasser en appelle à l'Union européenne. "Les Nations unies ont besoin de votre soutien, vous jouez un rôle majeur pour notre organisation", a déclaré le Qatarien.
Raphaël Badache et Pauline Hofmann