15 mars 2012
Après avoir été au centre de l'attention dans les médias il y a tout juste un an, le petit État de Bahreïn est aujourd'hui le grand oublié du « printemps arabe ». Pourtant, les manifestations pacifiques contre le régime en place continuent et sont la cible de violentes répressions. Jeudi, le Parlement européen a voulu montrer qu'il n'oubliait pas Bahreïn, en adoptant à l'unanimité une résolution condamnant la violation permanente des droits de l'homme dans cet État du golfe persique.
Du 14 février au 17 mars 2011, Bahreïn a connu un soulèvement populaire sans précédent contre le régime du roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa. Au bout de trois semaines de contestation, la famille royale ordonnait l'intervention de l'armée, soutenue par les forces saoudiennes et les troupes du Conseil de Coopération du Golfe.
Les parlementaires demandent que cessent les actes de torture et que les prisonniers politiques soient libérés. Parmi eux, Ibrahim Charif, chef de file du parti laïc de gauche Waad, qui a entamé le 29 janvier dernier une grève de la faim, Abdulhadi al-Khawaja, président du centre bahreïnien des droits de l'homme, et Mahdi Abu Dheeb, président de la fédération des enseignants bahreïniens.
De plus, les eurodéputés se sont unanimement félicités de ce que les États-Unis aient cessé leurs exportations d'armes au Bahreïn. Ils appellent les États membres à faire de même. Premier visé, le Royaume-Uni, qui n'a toujours pas suspendu ses accords avec Bahreïn dans ce domaine. « Les États membres doivent cesser d'être complices ! » a clamé la portugaise Ana Gomes (S&D).
Il espèrent que l'Union pourra servir de médiateur pour mener à bien un processus de réconciliation dans le pays. « Nous sommes prêts à porter assistance à Bahrein pour rétablir un dialogue entre les autorités et les opposants bahreïniens », a confirmé la vice-présidente de la Commission, Viviane Reding.
Julie Lardon