12 mars 2012
En ouverture de session, le Parlement a observé une minute de silence en hommage aux victimes d'actes terroristes ou de répression dans le monde – notamment en Syrie – et aux 19 000 victimes de la double catastrophe survenue il y a un an au Japon. Cet événement, qui « aurait pu être évité », selon le président du Parlement Martin Schulz, a relancé le débat sur l'avenir du nucléaire, avec les « controverses » que cela implique, mais a aussi entraîné des mesures sur le terrain. Les 143 réacteurs nucléaires en activité dans l'Union européenne sont concernées par les stress tests – tests de résistance lancés par le Conseil européen il y a un an. Martin Schulz a affirmé que « toutes les centrales qui ne passent pas ce test devront êtres arrêtées ».
Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, a quant à elle rappelé que les résultats seront officialisés lors du Conseil européen de juin prochain, avant de souligner l'importance de la « culture » européenne en matière de sécurité nucléaire, «qu'il faut étendre à l'échelle mondiale».
Les groupes parlementaires qui se sont exprimés s'accordent sur une priorité : la sécurisation des installations. Pour le PPE, Jean-Pierre Audy a souhaité une « sûreté maximum dans les centrales ». Tous ont évoqué le débat que la catastrophe a entraîné, et l'importance de savoir réagir face à l'urgence. « Moi, j'ai peur », a lancé Rebecca Harms, co-présidente des Verts/ALE, arborant un badge antinucléaire lors de cette séance d'ouverture. Les stress tests sont selon elle « insuffisants, douteux, et ne répondent pas aux exigences de sécurité que nous partageons tous ». Certains experts japonais avancent en effet que « la centrale de Fukushima aurait réussi ces tests de résistance » avant la catastrophe. Ces derniers doivent donc « être renforcés », a estimé le député conservateur Sajjad Karim (ECR) . « Une reflexion poussée doit avoir lieu », a considéré pour sa part Francesco Speroni (EFD).
« Nous acceptons le nucléaire pour quelque temps encore », a tempéré Adina-Ioana Valean (ALDE) tout en évoquant les énergies renouvelables. Contrairement au nucléaire, pour lequel « le risque zéro n'existe pas », ces énergies sont considérées comme « fiables ». Marita Ulvskog (S&D) a quant à lui affirmé que : « la construction des centrales est une voie qui n'est plus possible ».
30 % de l'énergie européenne est aujourd'hui d'origine nucléaire, et les réseaux sont interconnectés. Comme l'a remarqué la députée de la Gauche unitaire Marisa Matias, « les politiques énergétiques sont nationales, mais le ciel ne connaît pas de frontières ».
Clément Lacaton