Avec le confinement, c’est tout notre être qui a été forcé au changement. Le corps, son chaînon le plus malléable, a été rudement éprouvé. Manque de sommeil, prise de poids, injonction à rester parfait... Les chairs ont ressenti que relaxation et dépense physique sont nécessaires à son bien-être.
Les mains, outil de l’ingéniosité et de la créativité, ont repris leur place au cœur des activités. Il aura fallu un enfermement prolongé pour rappeler combien elles étaient utiles. Musiciennes, cuisinières, couturières, joueuses : c’est sûr, elles sont bien plus qu’un refuge à l’ennui.
Avant la pandémie, l’esprit évoluait à toute vitesse : pas un instant de libre. Et puis, tout a changé. La claustration a bouleversé le cours de nos pensées en même temps qu’elle ouvrait une période propice à la réflexion. On a appris de nouvelles langues, on s’est cultivé dans son salon, on a songé à déménager à la campagne. Au fond, on a rêvé un retour à des valeurs plus essentielles.
Pendant un bref instant, les priorités des Bas-Rhinois ont changé. Chacun a pu toucher du doigt un mode de vie plus en adéquation avec lui-même. Et réaliser que les technologies, indispensables pour garder un lien, ne rivaliseront jamais avec le contact humain.
Héloïse Décarre