Sylvie Testud présentait lundi soir son premier long-métrage La vie d’une autre (lire notre critique), en avant-première au cinéma UGC de Strasbourg.
Séance d'autographes pour Sylvie Testud au cinéma UCG à Strasbourg (Photo CUEJ : Thomas Richard)
Quand l'actrice Sylvie Testud écrit son premier roman, c'est à la demande d'une amie éditrice. Et aujourd'hui, elle en est à son quatrième livre. Quand Sylvie Testud réalise son premier long-métrage, comme pour l'écriture, c'est par la force des choses :
Sylvie Testud voulait à tout prix Juliette Binoche dans le rôle de la femme amnésique de son film. D'ailleurs, la réalisatrice a adapté le personnage à la hauteur du charisme de l'actrice oscarisée. Alors que dans le livre l'héroïne est une mère au foyer passive dans sa vie, Sylvie Testud l'a voulue femme d'affaire et responsable de ce qu'elle est devenue. Pourtant ça n'a pas été facile de convaincre l'actrice :
La force de ce personnage, c'est son amnésie qui lui permet un retour sur soi « comme dans un rêve », selon Sylvie Testud. « Il n'est pas évident de s'arrêter d'avancer dans notre société actuelle. De faire un point sur ce que l'on est, et se dire non, je repars dans l'autre sens ». Cette philosophie a inspiré Sylvie Testud dans la manière de diriger son actrice. « Devant Juliette Binoche qui a tourné avec les plus grands réalisateurs, il faut être amnésique. Ne pas penser à ce qu'ils ont pu lui dire, sinon on n'y va pas. »
Sylvie Testud aime diriger ses projets jusqu'au bout. Hyperactive sur le tournage, elle a également monté une partie du film. Une étape difficile pour elle :
Dans la salle comble et emballée du cinéma strasbourgeois, Sylvie Testud s'est montrée généreuse. Face à une spectatrice la remerciant de lui avoir fait couler une larme ou devant cette autre louant sa pudeur dans la réalisation, elle répond avec enthousiasme aux questions de son public. Les spectateurs ont trouvé le film émouvant et drôle :
Devant ce public comblé, Sylvie Testud a prolongé longuement la traditionnelle séance d'autographes et de photos-souvenirs, à la fin de la projection.
Thomas Richard