Mardi soir, les footballeurs du Paris Saint-Germain ont perdu 1-0 face aux Bavarois en huitièmes de finale aller de Ligue des champions. Longtemps inoffensifs, les Parisiens se sont réveillés. Mais trop tard.
Je t'aime moi non plus. Le Parc des Princes brille en championnat comme ici, face à Angers, le 11 janvier. En Ligue des Champions, les Titis Parisiens ont sacrifié un dîner au chandelle pour une défaite face au Bayern. ©Julien Rossignol
Jour de Saint-Valentin, le couvert est dressé au Parc des Princes pour une soirée de Ligue des Champions haletante. A l’entrée des 22 acteurs, le groupe de supporters du Collectif Ultras Paris brandit un tifo gigantesque de One Piece pour lancer les hostilités.
Mais dès l’entame du match, c’est le Bayern Munich qui engage la conversation avec le PSG. Les Bavarois monopolisent même la parole. Impossible pour les Parisiens d’en placer une. Sans sa star sénégalaise Sadio Mané sur le front de l’attaque, l’équipe allemande parvient à se procurer les occasions les plus chaudes, quand Neymar et Messi tentent des fulgurances individuelles mais vaines pour exister.
Le PSG hanté par ses exs
A la 30e minute, Eric Maxim Choupo-Moting, ancien buteur rouge et bleu, place une première tête dangereuse. Paris est prévenue. Son ex n’est pas là pour la reconquérir mais bien pour lui briser le cœur une seconde fois. Face à un Kingsley Coman tranchant sur son côté gauche, à un Josua Kimmich en chef d’orchestre au milieu du terrain, le PSG fait le dos rond. La première période est fade.
Au retour des vestiaires, les intentions de jeu sont différentes. Les Parisiens se montrent un peu moins timides mais sont punis par les Allemands à la 52e minute. Fraîchement rentré en sur l’aile gauche, Alphonso Davies sert sur un plateau Kingsley Coman avec qui il venait de permuter de côté. D’un centre bien travaillé, le Canadien trouve l’international français, qui d’une reprise du plat du pied, vient tromper le portier Gianluigi Donnarumma, loin d’être exempt de tout reproche. Formé dans le club de la capitale, le « titi parisien » le crucifie une seconde fois, après avoir marqué le but victorieux en finale de la Ligue des Champions 2020. Cette fois-ci, Coman ne le célèbre pas. Il a toujours gardé des bonnes relations avec son ex, pas question de tout gâcher.
Mbappé chaud comme la braise
Trois minutes plus tard, l’entraîneur parisien Christophe Galtier fait rentrer Kylian Mbappé, longtemps incertain pour le match, à la place de Carlos Soler. Ovationné par le Parc, le meilleur buteur de la Coupe du Monde au Qatar (8 buts), est d’abord timoré. Les Bavarois manquent d’ailleurs de creuser l’écart à la 63 et 64e minute. Par deux fois, Choupo-Moting se heurte à un grand Donnaruma, imperturbable malgré le but encaissé dix minutes plus tôt. A la 73e minute, le show Mbappé commence. Lancé en profondeur, l’attaquant français se présente face à Sommer. Mais le gardien bavarois sort une parade du visage.
Huit minutes plus tard, l’action se répète avec Nuno Mendes. Neymar transparent jusqu’alors, transmet une superbe passe dans la course du Portugais dont le centre est victorieusement coupé par Mbappé. 1-1. Le Parc explose. Mais la joie est de courte durée. Le but est refusé pour un hors-jeu de Mendes au départ de l’action. S’ensuit une déferlante parisienne sur les cages allemandes. Dans le money-time, l’heure du dessert, Paris donne tout.
Dans le temps additionnel, Benjamin Pavard découpe Messi aux abords de la surface de réparation bavaroise. En plus de se voir infliger un carton rouge synonyme de suspension pour le match retour prévu en Allemagne le 8 mars, il offre un coup franc de la dernière chance aux Parisiens. Neymar s’en saisit et le rate complètement. Comme Messi et même Verratti, le Brésilien est une nouvelle fois, passé à côté de son match.
Paris enchaîne une troisième défaite consécutive toutes compétitions confondues, une première depuis 2011 et l’arrivée des Qataris à la tête du club. Soporifique sans Mbappé, enivrant avec, le PSG devra s’employer dans trois semaines pour éviter un énième râteau en coupe d’Europe.
Julien ROSSIGNOL
Edité par Cyprien DURAND-MOREL