Ce mardi 24 septembre, le président de la Collectivité européenne d’Alsace Frédéric Bierry tire la sonnette d’alarme. Le territoire manque de places et de personnel.
Frédéric Bierry (au centre) appelle à la solidarité des alsaciens pour accueillir des mineurs en danger. Photo : Adèle Pétret
“Il faut se mobiliser pour la dignité des vies d’enfants”, intime Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA), ce mardi 24 septembre. Des mots qui sonnent fort la veille de la mobilisation du secteur de la protection de l’enfance à Paris, à l’appel du collectif “les 400 000”.
230 enfants en danger
Le président de la Collectivité européenne d’Alsace dresse un constat alarmant. 230 enfants sont en attente d’une mesure de placement en Alsace. C’est 30 de plus qu’en octobre 2023. Une hausse des besoins qui ne s’accompagne pas d’une hausse de moyens humains. En Alsace, le secteur a du mal à embaucher des familles d’accueil. “On a perdu 93 assistants familiaux (familles d’accueil, ndlr) depuis 2021. La majorité sont partis à la retraite…”, déplore Ludovic Maréchal, directeur de l’aide sociale à l’enfance à la CeA. “On ne trouve plus d’éducateurs spécialisés ni d’assistants familiaux”, abonde Frédéric Bierry.
Des bénévoles pour accueillir les enfants
Pour répondre à ces manques, la Collectivité européenne d’Alsace lance un nouveau dispositif : l’accueil solidaire alternatif (ASA). Fixé par la loi Taquet de 2016, il a pour objectif de chercher d’éventuelles personnes ressources susceptibles d’accueillir l’enfant, avant tout placement en foyer. Des bénévoles, dont les fonctions ressemblent à celles des assistants familiaux. “C’est majoritairement les grands-parents, oncles et tantes”, glisse Sandrine Jahnke, qui gère le service. “On fait face à une situation sociale grave et on a besoin de responsabiliser nos concitoyens”, explique Frédéric Bierry, qui compte sur la solidarité des Alsaciens.
Du côté des établissements d'accueil, les places manquent aussi. Le projet de Maison d’enfants à caractère social (MECS) de 22 places qui devait ouvrir en septembre à Colmar a de nouveau été repoussé à avril 2025 en raison de contraintes techniques et de sécurité.
Adèle Pétret
Édité par Paul Ripert