Parents d’élèves et professeurs se mobilisaient ce 26 septembre pour demander la rénovation des bâtiments d’un des plus grands lycées de Strasbourg.
Fabrice Wagner, le représentant des parents d'élèves. Photo : Adèle Pétret
“Couffignal en colère”, “Couffignal en détresse”... Sur les banderoles et pancartes accrochées à la grille du lycée Couffignal à Strasbourg, on peut lire de nombreux cris d’alarmes. A l’initiative des parents d’élèves, les professeurs ont organisé une “journée morte” ce 26 septembre pour protester contre la vétusté et le manque de moyens. Ce jeudi, une grande partie des cours ne sont donc pas assurés.
Pas de toilettes pour les filles
Portes sans poignées, morceaux de scotch pour fermer les fenêtres… Le système D est de mise au lycée Couffignal au sud de Strasbourg. “Le lycée est assez délabré. Dans certaines salles où il n’y a pas de volets, on a dû coller des posters sur les fenêtres pour pouvoir allumer le vidéoprojecteur, on a déjà vu des morceaux de plafond qui tombaient…”, énumère Clara, 17 ans, en terminale. “Il y a très peu de toilettes pour les filles. On est obligées d’aller dans celles des profs”, abonde son amie Linda. De surcroît, un code est nécessaire pour y accéder. Le sujet des toilettes revient régulièrement dans les revendications. De retour d’une visite improvisée, un parent d’élève s’est montré ulcéré après avoir constaté dans un bâtiment que sur quatre toilettes, trois sont hors service.
Les plafonds sont délabrés. Photo : DR
Des alarmes incendies en panne
Parka grise sur le dos, Isabelle Toularastel, maman d’un élève de seconde, est venue soutenir le mouvement dès 8 heures. “Ça en dit beaucoup sur le ras-le-bol. C’est rare que les parents se mobilisent”, estime David Grisinelli, secrétaire académique SE-Unsa. Isabelle Toularastel se dit inquiète : “On nous a quand même parlé de problèmes de sécurité importants”. Cet été, le bâtiment de l'internat tout comme le bâtiment F auraient même été recalés par la commission sécurité, en raison d'alarmes incendies en panne. “Elles fonctionnent mais il n’y a pas de son…À la cantine ils ont dû ressortir les vieilles cornes de brumes pour les remplacer !”, précise Fabrice Wagner, représentant des parents d’élèves. Chez les enseignants, il règne un sentiment d’impuissance. “On se sent délaissés voire abandonnés, soupire Marie-Clémence Perez, professeure de philosophie. Quand je pars en formation, j’ai l’impression que mes collègues travaillent dans davantage de confort.” Sollicitée, l’administration du lycée a fait valoir son devoir de réserve.
Les parents ont manifesté devant le lycée. Photo : Adèle Pétret
Anticipant la mobilisation de ce jeudi, le Rectorat a proposé une réunion avec les parents et enseignants mobilisés mardi 24 septembre. “Le point positif, c’est que tout le monde a fait le constat qu'il y avait un problème”, estime, amère, Marie-Clémence Pérez. Des promesses ont été faites. Un poste de surveillant devrait être recréé car les enseignants se plaignent aussi du manque de moyens humains. La Région Grand Est a de son côté lancé un plan d’action il y a quelques mois et qui devrait arriver à terme en mai-juin 2025 selon des informations de France Bleu Alsace. Les parents demandent des travaux plus tôt, sous peine d’une nouvelle mobilisation en fin d’année.
Adèle Pétret
Édité par Tristan Vanuxem