14 mars 2013
Le Parlement a adopté, jeudi, la feuille de route pour l’énergie à l’horizon 2050, en rejetant son caractère contraignant. La stratégie énergétique de l'UE a du plomb dans l'aile.
Par 288 voix contre 261, les eurodéputés ont rejeté, mercredi, l'amendement qui proposait de rendre contraignants les objectifs concernant les émissions de gaz à effet de serre, les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique. Les Etats ne seront donc pas obligés de se conformer à la feuille de route.
Dans un contexte de gravissime crise économique, la perspective d'imposer de nouvelles contraintes aux entreprises européennes a donc fait reculer. Lors de la publication de cette feuille de route en décembre 2011 le commissaire à l’énergie Günther Oettinger avait précisé qu’il fallait se mettre d’accord sur un cadre contraignant d’ici 2013. Ce jeudi 14 mars, lors des débats, il a admis qu’il faudra attendre « certainement 2015 pour se fixer des premiers objectifs contraignants à l’horizon 2030 ».
Ce nouveau report de deux ans ménage un peu les esprits. Mais il ébranle la stratégie de croissance de l'UE qui comptait sur la rentabilisation forcée des énergies nouvelles pour relancer l'économie. D’ici là, il leur faudra donc se contenter des chiffres incantatoires de la feuille de route. Le parlement les a adoptés sans barguigner, par 377 voix pour, 195 voix contre et 37 abstentions.
Nicolas Mézil
Photo : © Parlement européen