Les salariés de nuit de PSA Sochaux ont cessé leur travail à 1h30 ce mercredi matin pour cause de grand froid. La température ne dépassait pas 10°C dans leur atelier mal isolé.
Une quarantaine d'ouvriers de PSA Sochaux a exercé son droit de retrait dans la nuit de mardi à mercredi. A 21 heures, "quand l'équipe avait commencé son travail, il faisait 10°C dans l'atelier de ferrage", raconte Pascal Meyer, délégué syndical de la CGT de PSA Sochaux, interrogé par le Webex. Vers minuit la température est tombé en dessous de ce seuil. La chef du service, Rachel Bellet, a donc décidé de retirer les salariés du site à 1h30 du matin.
Depuis la semaine dernière, les chaudières sont poussées au maximum, mais elles ne suffisent plus à chauffer les ateliers, logés dans des halls immenses. “La direction a mis en place des chauffages d'appoint et distribué des vêtements chauds“, poursuit Pascal Meyer, “mais cela ne suffit pas du tout.“
Droit de retrait
Les ateliers sont destinés à la fabrication des carrosseries. Elles s'étendent sur plusieurs milliers de mètres carrés. “Le problème est que les bâtiments sont mal isolés,“ explique Pascal Meyer. “Il fallait y faire un vrai travail de fond. Nous réclamons cela depuis des années, mais rien ne se passe.“
Le droit de retrait est inscrit au Code du Travail. Chaque salarié a le droit de quitter son poste s'il se retrouve “confronté à un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé“, sous condition qu'il en informe immédiatement l'employeur ou son représentant. Comme les directeurs d'entreprise ont une obligation de résultat de sécurité, “le droit de retrait n’entraîne ni sanction, ni retenue sur salaire“.
Mercredi, le travail a repris dans les ateliers. Les salariés ont commencé leur travail à 5h30. Dehors, il faisait -8°C. “Ça va, mais c'est vraiment la limite“, constate Pascal Meyer.La CGT de PSA Sochaux entend reprendre les revendications pour restauration des ateliers. “Nous avons un problème similaire en été,“ ajoute le délégué syndical, “car les murs mal isolés laissent aussi échapper l'air climatisé. En juillet et août, il nous arrive souvent de travailler dans des températures qui dépassent les 40 degrés.“
Maren Rampendahl