Un tchat-vidéo en direct d’une heure consacré à l’habitat et au logement. Telle était la promesse du Conseil général du Bas-Rhin. Le président UMP du département, Guy-Dominique Kennel, s’est prêté au jeu mardi soir et a répondu à des questions sélectionnées par ses équipes.
Une quarantaine d'intervention est parvenue sur le tchat. Photo: Cuej - Aurélie Delmas
Retour sur une opération séduction qui s’est déroulée sans heurts… et sans questions en direct ! Peu de promotion pour cette opération présentée comme une « première », mais le Conseil général a sorti les grands moyens. Sur place, un plateau de télévision est installé, avec un présentateur, des rampes lumineuses, trois caméras et une régie technique. 18h. Alors que les portes du Conseil général se ferment pour le public, la séance maquillage débute pour Rémi Trocmé, directeur de l’habitat au CG67, Marjorie Lacave, responsable des missions sociales à Procivis, et Sandrine Blanrue, chargée d’études à Urbam conseil. Ils ont été choisis pour intervenir aux côtés de Guy-Dominique Kennel. Le président n’arrive qu’une demi-heure plus tard, mais il a droit lui aussi au maquillage, "pour ne pas trop briller".
Des questions réécrites
Avant ce qu’il convient plus d’appeler une émission qu’un tchat, les intervenants ont largement fait le point sur les thématiques à aborder. Pas de place à l’improvisation. Trois jours avant, les questions reçues ont été réparties entre les intervenants et regroupées par thèmes. "La première question sera articulée sur la fin de l’intervention du président, briefe l’animateur, que tout le monde ici appelle « le journaliste ». Pour faire un bon enchainement ". Fin janvier, un appel a été lancé sur le site internet du CG67 et dans les médias. En tout une quarantaine d’interrogations sont arrivées sur la plateforme. Quelques unes ont été évincées, "trop générales ou trop sensibles" explique Marta Jacque, chargée de communication. Parmi celles-là, une que nous avions envoyée l’après-midi même, concernant le nombre de logements vides dans le Bas-Rhin. D’autres ont été "réécrites et regroupées par thèmes". En une heure, après de nombreuses questions concernant l’accès aux différentes subventions, des questions plus difficiles ont été abordées comme l’accessibilité des logements pour les personnes handicapées, les logements indécents ou les difficultés des jeunes. Rémi Trocmé a notamment évoqué "entre 12 000 et 16000 logements indignes dans le département", et un nombre de places en foyers de jeunes travailleurs "divisé par deux en dix ans".
Un plateau de télévision a été installé avec trois caméras. Photo : Aurélie Delmas
Un direct maitrisé
Et malgré l’ordinateur portable posé en évidence sur le plateau, aucune question n’a été posée en direct. Pourtant, une dizaine d’interventions ont été réceptionnées. "Elles faisaient doublon avec les questions déjà sélectionnées, se justifie Marta Jacque, chargée de communication. On les traitera plus tard, individuellement. " . Le risque de faire un vrai tchat en direct était trop difficile à mesurer "On ne pouvait pas savoir si on aurait assez de question, ni si elles ne seraient pas redondantes. On risquait de faire un tchat fouilli". Une opération maitrisée et préparée, où les spécialistes ont été mis en avant, boucliers d’un président qui a reconnu le travail de ses équipes après l’émission. "Bravo, vous êtes d’une compétence extrême, a-t-il félicité, mais ça, je le savais". Au final, et avec sept minutes de dépassement sur le temps prévu, toutes les questions préparées ont pu être traitées. 300 internautes – dont 50 en simultané au maximum- ont assisté à la performance. Un score qui a satisfait les équipes qui prévoient déjà les cinq prochaines éditions du "grand direct". L'exercice sera réitéré le 8 mars, sur le thème des violences faites aux femmes.
Aurélie Delmas