07 février 2013
A la veille du difficile Conseil Européen sur le budget, le 7 et 8 février à Bruxelles, le président de la commission des budgets du Parlement, Alain Lamassoure, a mis en garde contre une décision budgétaire qui imposerait l'austérité, sans contrôle démocratique, pour la période 2014 - 2020.
« Le budget est décidé à portes closes par 28 chefs d'Etats et de gouvernements » a -t- il lancé mercredi à Strasbourg, lors d'une conférence de presse .« Il ne s'agit pas d'un pays, mais de 28 pays, des millions des gens et pour sept ans ! Aucun démocrate ne peut accepter cela » .
Pour lui, l'adoption d'un budget pour sept ans lierait les mains des prochains responsables européens. « Qui peut prendre une telle responsabilité ? » a -t- il demandé « Qui sommes nous pour condamner nos successeurs à l'austérité, et à l'incapacité de disposer des moyens pour exécuter leur politique ? » a-t-il ajouté, précisant qu'une telle contrainte serait impensable dans le cadre d'un budget national.
Selon l'eurodéputé PPE, une réduction du budget serait incompatible avec l'élargissement qu'a connu l'Europe, et la croissance qu'elle va connaître dans les années à venir. « Le rejet du Parlement européen ne serait pas une crise ou un drame. C'est prévu par les traités, il n'y aurait pas de vide budgétaire. En effet, c'est le budget précédent qui serait reconduit, et ce tant qu'on n'est pas d'accord »
Il a annoncé que sa commission entendait demander au Conseil « le détail des décisions proposées, politique par politique, pays par pays, du côté des dépenses et des ressources, ce qui fera apparaître immédiatement que les discussions n'ont pas porté sur l'Europe mais sur comment accommoder les chefs de gouvernement pour que chacun ait son paquet cadeau ».
Le temps, a-t-il conclu, ne presse pas « le Parlement émettra son votre final une fois qu'il aura eu tous les textes législatifs, toutes les assurances dont il a besoin, cela va prendre beaucoup de temps mais nous ne sommes pas demandeurs d'urgence ».
Quassam Muaddi