13 mars 2013
Il faut davantage d’interconnexion entre les Etats membres. Le Parlement européen poursuit la politique commune de l’énergie instituée par le traité de Lisbonne.
Les Etats membres doivent disposer d'une capacité d'interconnexion égale à au moins 10% de leur consommation nationale. En 2010, neuf états ne respectaient pas cet objectif fixé par le conseil en 2002 (photo : Guillaume Jacquot).
Les prochaines années devraient voir l'émergence d’un réseau énergétique européen convoyant électricité, gaz ou et pétrole. Un règlement adopté par le Parlement européen mardi par 539 voix pour, 85 voix contre et 16 abstentions prévoit une série de mesures pour accélérer l'établissement de ses infrastructures à l’échelle européenne.
C’est « un élément crucial dans la réalisation d’un marché unique de l’énergie en Europe, qui doit assurer la sécurité d’approvisionnement, la durabilité énergétique et environnementale » considère son rapporteur, l’eurodéputé portugais Antonio Correia de Campos (S&D).
Une liste de projets prioritaires
Le texte définit 9 corridors transnationaux à développer avec des équipements d’intérêts communs qui jouiront d'avantages réglementaires. L’objectif de ces couloirs transfrontaliers est de multiplier les sources d’approvisionnement, afin de réduire les risques de dépendance. Qu’il s’agisse de la situation d’un Etat membre vis-à-vis d’un autre, ou de l’Union européenne toute entière face à l’extérieur.
Dans la liste des régions prioritaires à aménager, on trouve par exemple le corridor gazier sud-européen. Quatorze Etats, y-compris la Croatie, sont concernés par ce dernier. Un pipeline, traversant l’Europe avec une entrée au niveau de la Bulgarie, pourrait ainsi rendre les Vingt-Sept moins tributaires du gaz russe.
Les disparités en matière d’autonomie énergétique sont très fortes au sein de l’Union. D’après une enquête d’Eurostat dévoilée le 13 février, le Danemark est le seul exportateur net d’énergie, alors que Malte s’affiche comme le pays étant le plus dépendant de l’étranger. La construction « d’autoroutes de l’électricité » d’ici 2020 permettra d’absorber la production d’électricité éolienne nordique dans les grandes régions européennes consommatrices d’énergie.
Les différents projets pourront compter sur les 9,1 milliards d’euros consacrés à l’énergie dans le cadre du Mécanisme pour l'interconnexion en Europe. Mais le financement sera principalement mobilisé grâce au marché privé, a rappelé le commissaire à l’énergie Günther Oettinger.
Des procédures assouplies
Dans l’espoir de répondre à temps aux objectifs de la stratégie Europe 2020 en matière d’énergie, le processus d’attribution des permis de construire a été simplifié pour ces équipements d’intérêt commun. Il ambitionne de raccourcir le plus possible les délais d’attente. Un guichet unique sera chargé de coordonner les autorisations des permis de construire. Actuellement longue de 10 ans en moyenne, la délivrance des permis ne devra pas dans le futur excéder quatre ans et trois mois.
Le Conseil doit encore approuver formellement le règlement, qui entrera en vigueur 20 jours après sa publication au Journal officiel de l'UE.
Guillaume Jacquot