13 mai 2016
Tout au long de la session plénière, les eurodéputés n'ont eu de cesse de chercher à affirmer les prérogatives du Parlement face aux autres institutions européennes.
« Si vous êtes la pour jouer sur votre téléphone et non pour écouter, vous pouvez prendre une chaise et vous mettre au fond de l’hémicycle ! », cette attaque de l’eurodéputé italien Gioanluca Buonanno (ENF, extrême droite) à l'encontre du Commissaire Avramópoulos lors du débat en plénière le mercredi 11 mai est symptomatique de l'ambiance générale de la session de cette semaine. Dans le triangle institutionnel de l’Union européenne qu’il compose avec la Commission européenne et le Conseil, le Parlement ne veut plus faire figure de parent pauvre. Martin Schultz, le président du Parlement, a bien insisté sur ce point dès son discours d’ouverture de la session le 9 mai, à l’occasion de la journée de l’Europe. Pour les eurodéputés, il est grand temps de pleinement respecter le traité de Lisbonne qui fait du Parlement l’égal du Conseil en matière législative. L’hémicycle veut s’affirmer et il l’a fait savoir tout au long de la semaine !
Le ras le bol des parlementaires est général : les procédures législatives sont trop longues et mal appliquées. Politique de cohésion de l’UE, conditions d’entrée et de séjour des hauts-diplômés étrangers dans l’UE ou traçabilité des aliments, dans beaucoup de domaines il y a urgence à ce que l'Europe agisse plus vite. Plus de trois ans pour adopter et faire appliquer des législations communes, c’est beaucoup trop ! Mais il y a pire. L’accord sur l’exemption de visas pour les Turques sur le territoire de l’UE a été médiatisé sans même que le Parlement ne soit consulté. Trop c’est trop. Les eurodéputés fulminent. A quoi cela sert-il à l’UE d’avoir une institution élue par le peuple si personne ne l’écoute ?
Donovan Thiebaud