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Les craintes des eurodéputés sur les péages allemands


16 février 2017

Le projet d’installer des péages autoroutiers en Allemagne a été débattu au Parlement européen mercredi 15 février. En décembre 2016, la Commission européenne avait trouvé un accord avec Berlin alors que la mesure risque toujours de pénaliser les étrangers.

 

L’Allemagne a-t-elle le droit de faire payer l’accès à ses autoroutes exclusivement aux étrangers ? C’est sur cette question que le Parlement européen a interpellé la Commission européenne mercredi 15 février. Depuis 2015, l’institution bruxelloise jugeait discriminatoire et contraire à la libre circulation le projet allemand de péages. Elle s’est finalement ravisée en décembre 2016, après une rencontre entre son président Jean-Claude Juncker et le ministre des Transports allemand, Alexander Dobrindt.

 

20170216-SC illustration_sujet_court.jpgPourtant les termes du problème n'ont pas changé pour les eurodéputés. En cause, la mise en place dès 2018 d’une vignette payante (40€) pour tous les automobilistes empruntant les autoroutes allemandes. Les Allemands pourront déduire le prix de la vignette de leur taxe automobile annuelle (Kfz-Steuer). Mais les étrangers, eux, ne pourront pas échapper au péage.

Un revirement qui ne passe pas auprès des eurodéputés : « On reste dans la même situation qu’avant. Vous aviez dit que la loi devait se baser sur les principes d'égalité et d’utilisateur pollueur. Or ce n’est pas le cas. Qu’a obtenu la Commission en échange de son accord pour cette vignette ? » interpelle Ismaël Ertung (S&D, sociaux-démocrates).

 

Le Parlement européen a décidé de rappeler la Commission à ses devoirs. Les eurodéputés ont jugé le projet contraire aux traités européens et symbolique des replis nationalistes qui fragilisent l’Union européenne : « Nous étions enfin d’accord tous d'accord pour ne plus exercer ce genre de logique exclusivement nationale, » s’est indigné Marek Jurek (ECR, conservateurs), sous les applaudissements de ses pairs.

La Commission européenne a promis aux députés d’examiner avec soin la version définitive bientôt votée au Parlement allemand. Ce dernier a donc le choix de revoir son projet pour lever les craintes du Parlement européen. Ou de passer en force en risquant un conflit arbitré par la Cour de justice de l’UE. 

Texte et photo : Simon Cardona

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