04 février 2016
Débattue en session plénière le 20 janvier dernier, la situation humanitaire au Yémen devait faire l’objet d’une résolution commune par le Parlement européen. Le vote n'aura finalement lieu que fin février à Bruxelles.
Une proposition de résolution commune sur la situation humanitaire au Yémen devait être votée jeudi 4 février, mais les deux principaux groupes du Parlement européen, le PPE (centre-droit) et le S&D (socio-démocrates) ont finalement décidé de surseoir.
Richard Howitt, négociateur pour les S&D, a précisé que le report est dû au fait qu’une délégation de la commission des Affaires étrangères part en fin de semaine au Yémen. « Il s’agit donc de renforcer ce en quoi nous croyons déjà », a-t-il ajouté.
Alyn Smith, pour les Verts, a rappelé que « la situation au Yémen est grave. Il n’y a pas de raison de reporter le vote ! ». Jonathan Arnott, de l’EFDD (extrême-droite), a quant à lui critiqué une décision prise entre deux groupes de leur côté qui « ne va pas dans le sens de la démocratie ».
82% de la population en besoin d’aide
Le Yémen est depuis 2014 le théâtre d’un affrontement entre les rebelles Houthis, chiites, et les forces loyales au gouvernement d’Abd Mansour Hadi, sunnite. Les premiers sont soutenus par l’Iran et l’ancien président Ali Abdallah Saleh alors que les seconds peuvent compter sur l’Arabie Saoudite. L’Arabie Saoudite mène d’ailleurs régulièrement des bombardements sur le Yémen.
Le Parlement européen, qui a déjà adopté des résolutions sur ce sujet, souhaite de nouveau alerter le Conseil européen et la Commission européenne de l’urgence humanitaire au Yémen. Dans la proposition de résolution, les groupes parlementaires accordent une attention particulière à la nécessité de coordonner l’action humanitaire sous l’égide des Nations Unies. Et précisent que 21,2 millions de personnes, soit 82% de la population yéménite, ont besoin d’une aide humanitaire. Dans le rapport, les Etats membres de l’Union qui continuent d’autoriser les transferts d’armes vers l’Arabie Saoudite sont aussi visés. Les Saoudiens sont accusés d’utiliser certaines de ces armes pour bombarder des cibles civiles.
Le vote aura lieu les 24 ou 25 février à Bruxelles.
Grégoire Alcalay