12 février 2015
A l'ouverture du Conseil Européen du jeudi 12 janvier, Martin Schulz, président du Parlement européen a exposé aux chefs d'Etat et de gouvernements la position de son institution sur leur ordre du jour, en insistant particulièrement sur l'approfondissement de l'Union économique et monétaire. Il a en particulier jugé « indispensable, au nom du respect qui lui est dû, que la seule institution européenne élue au suffrage direct prenne toute sa place dans les discussions sur l'avenir de l'UEM.»
Il a ensuite précisé à la presse la teneur de son message sur les trois points chauds qui ont marqué la session plenière: la Grèce, l'Ukraine et le terrorisme. .
En ce qui concerne le dossier grec, Martin Schulz est optimiste. Alors que le sommet de l’Eurogroupe d’hier n’a pas abouti et que la perspective d’un accord reste compromise, le président du Parlement européen prône l'apaisement. « Nous devons traiter la question avec justice et équité, laisser au nouveau gouvernement le temps de prendre ses marques. » Alexis Tsipras doit « trouver une ligne commune avec les autres membres du gouvernement » mais il doit aussi se montrer « prêt à faire des compromis ». L’Eurogroupe, qui se réunit de nouveau lundi prochain, pourrait donc se montrer plus fructueux selon Martin Schulz.
Sur le dossier ukrainien, le président du Parlement Européen s’est montré plus réservé. Remerciant François Hollande et Angela Merkel d’avoir négocié un cessez-le feu aujourd’hui à Minsk, il est pourtant resté très prudent. « Je ne veux pas faire de spéculations, pour ne pas susciter trop d’espoir, a-t-il déclaré. Mais j’espère que cet accord contribuera à une pacification sur le long-terme. »
Concernant le terrorisme, Martin Schulz a tenu à rappeler les attentats du 7 janvier 2015, exhortant les Etats-membres à « ne pas renoncer à leurs valeurs ». Bien que les contrôles aux frontières extérieures de l’Union européenne aient besoin d’être renforcés, la liberté de mouvement à l’intérieur de l’espace Schengen ne devrait pas être limitée. Par ailleurs, il s’est dit « convaincu de l’équilibre trouvé entre les libertés individuelles et la nécessité de renforcer les forces policières », qui permettra l’adoption du PNR par le Parlement. Il a également demandé de nouvelles mesures pour lutter contre le terrorisme, notamment des ressources supplémentaires pour les tribunaux et les services de sécurité. Il a enfin appelé les Etats-membres à « prendre au sérieux la radicalisation sur Internet », réclamant la mise en place d’une nouvelle stratégie pour endiguer le phénomène.
marie roussel