15 février 2012
Le Commissaire européen aux Affaires Economiques et Monétaires Olli Rehn, a rendu public mardi à Strasbourg le premier rapport sur le "mécanisme d’alerte", qui vise à prévenir et à corriger les déséquilibres macro-économiques. Les autorités européennes ont la France dans leur ligne de mire.
Douze Etats membres (Belgique, Bulgarie, Chypre, Espagne, Danemark, France, Finlande, Hongrie, Italie, Slovénie, Suède et Royaume-Uni) nécessitent une "analyse plus approfondie qui permettra de voir s’il y a des déséquilibres dangereux," a déclaré Olli Rehn lors de sa conférence de presse au Parlement européen, mardi après-midi, alors qu'il présentait le premier Rapport sur le Mécanisme d'Alerte.
Parmi les douze Etats membres sous surveillance, la France, la Belgique et le Royaume-Uni "souffrent de la contraction de leur part de marché à l’export." Pour la France, le rapport souligne que cette défaillance de la compétitivité, s’est récemment accrue. Le déclin français sur les marchés extérieurs est attribué à des facteurs "prix" et "non prix." Un débat actuellement prégnant dans la campagne présidentielle à l'heure où le déficit commercial de la France a atteint un nouveau record en 2011 s'établissant à 69,6 milliards d'euros contre 51,5 milliards en 2010.
Concernant l’Italie et l’Espagne, le commissaire européen s’est dit "confiant" car "les gouvernements de ces deux pays mènent actuellement des réformes structurelles déterminantes pour rétablir leur compétitivité économique." Quant au Danemark, à la Suède et à la Finlande, ce sont plutôt des problèmes liés à la bulle immobilière et à un endettement privé important qui suscitent une alerte. La Grèce, la Roumanie, la Lettonie, déjà sous surveillance resserrée dans le cadre d’une assistance financière , sont exclus de cet examen.
« Un rapport qui ne vise pas à stigmatiser »
Olli Rehn a tenu à rappeler que le rapport "n’a pas pour but de désigner qui que ce soit du doigt mais au contraire d’identifier les problèmes pour rectifier le tir au fil des ans." Ce "mécanisme d'alerte" constitue une première étape dans la surveillance des Etats et s’inscrit dans le cadre du semestre européen. Les Etats-membres sont passés au crible des dix critères retenus par le Commission européenne : les parts de marché à l’exportation, les prix de l’immobilier, les comptes-courants… Les pays déclarés en "déséquilibre excessif" par le Conseil peuvent être soumis à des recommandations de redressement qu'ils devront mettre en oeuvre sous peine de sanctions financières.
Adriane Carroger