Europe

"Bachar El Assad devra rendre compte du massacre de son peuple", a affirmé mercredi Alain Juppé auditionné par la commission des affaires étrangères du Parlement européen. Pour lui, "Bachar El Assad tombera."

Le ministre français des affaires étrangères souhaite que l'Union européenne apporte tout "son soutien" au "groupe des amis du peuple syrien", constitué en appui à l'action de la Ligue arabe, qui se réunira le 24 février à Tunis. Alain Juppé espère que les treize membres du Conseil de sécurité (sur quinze) ayant voté le 4 février le projet de résolution sur la Syrie, les pays de la Ligue Arabe, les pays émergents ainsi que les 27 pays pays de l'Union européenne seront présents. Le but: accentuer la pression sur Bachar El Assad ainsi que sur la Russie et la Chine qui ont opposé leur véto au projet de résolution. C'est dans la même optique que l'Assemblée générale des Nations unies votera jeudi le projet de résolution de la Ligue Arabe.

"mise en place de corridors humanitaires"

Le ministre des Affaires Etrangères a renouvelé son intention de proposer de créer "des corridors humanitaires" afin de porter secours aux populations civiles. Une proposition qui doit nécessairement être approuvée par le régime de Damas, qui a refusé jusqu'à présent aux organisations non gouvernementales l'accès aux zones les plus touchées par la répression armée. "C'est une tâche morale que d'apporter notre aide à une population victime de massacres scandaleux", a-t-il ajouté.

"L'Union européenne a été la première à dénoncer les exactions du régime syrien et à le sanctionner", a rappelé le patron du Quai d'Orsay, qui a annoncé que "de nouvelles mesures, plus dures encore" étaient en préparation.

Par ailleurs, s'il a réaffirmé l'opposition de la France à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, "le dialogue avec Ankara doit être renforcé", a déclaré Alain Juppé. Il a réitéré son souhait que son homologue turc soit présent au prochain Conseil des ministres des Affaires Etrangères, le 27 février, afin de coordonner les efforts sur la Syrie.

Adriane Carroger